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Pensée verticale
4 février 2008

Et après le pire ?

MacCarthy La neige est grise, la lumière faible et l'eau qui coule dans le fossé, noire. Les forêts sont en cendre, les villes détruites et le froid est partout. Il n'y a plus rien de vivant que quelques bêtes humaines, mues par la faim et la peur, et qui pour cela sont prêtes à tout. Vraiment tout.

Le père pousse un caddy, dans lequel est entassé le peu qui les empêche de mourir, sur le coté de la route. Un rétroviseur fixé sur la ferraille permet de voir venir le danger derriers soi. Un revolver. Six balles, dont seulement trois vraies. Puis une seule. 

Son caddy, il ne le pousserait plus depuis bien longtemps s'il n'y avait avec lui, le petit, son fils, son Dieu.

Que reste-t-il quand il ne reste plus rien ? 

Précisément, il reste un fils, un fil, une verticalité. S'il n'y avait cela, tout serait mort depuis bien longtemps.

Mais il reste encore une destination, peut-être un Sud qu'ils ne verront sûrement jamais, mais un espoir, indéfini. Une possibilité encore de manichéisme, ce qui les sauve encore un peu; le propre de l'homme.

Pourquoi survivre ?

Pourquoi tuer un autre homme s'il le faut, pourquoi assister aux pires atrocités quand on pourrait s'arrêter et fermer les yeux, comment faire parler son fils quand il se taît depuis qu'il a fallu faire exploser une tête à quelques centimètres de l'enfant...

Pourquoi souffrir quand il suffirait de mourir ?

Pourquoi marcher et fuir quand il suffirait d'abandonner...

Pour porter le feu, parler, être gentil.

Avancer toujours.

Pour le fils, ce futur Dieu.

Croire.    
Quand croire n'est pas un opium mais la confusion du fil, du fils et de Dieu.

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