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Pensée verticale
31 mai 2009

Liberté d’indifférence ou liberté de conscience ?

En aval, de la liberté de faire des choix, bons ou mauvais, découle notre responsabilité.

En amont, la liberté se fonde et se réalise au travers de la vérité.

Mais comment choisissons nous ? De façon brève, on répondra par absence de différence d’une part, ou par opération d’une différence d’autre part.

pomme

Par absence de différence, nous choisissons tout. Toutes les filles, tous les équipements sur une voiture, toutes les chaînes de télévision… Il s’agit d’un choix paradoxal dans la mesure où il ne consiste que dans le choix de ne pas choisir. Le problème vient de la vérité, prétendue mais simplement apparente, dans l’exercice du choix. Acteur d’une vie dissolue, oseriez vous dire que vous l’avez choisie ? Acheteur d’un véhicule, pouvez vous refuser la clim de série ? Téléspectateur d’Arte, pouvez vous ne pas recevoir TF1 ? Cette liberté dite d’indifférence est celle qui suppose qu’elle choisit tout. Elle est économique et fondée sur le rapport entre la frustration et l’acquisition. Elle n’est pas la liberté mais l’envie; choisissez vous librement les nouveaux yaourts moins acides au supermarché ou en avez juste envie ?

Cette liberté d’indifférence est impossible en cas d’élection démocratique. Je ne suis pas frustré de ne pas élire Ségolène, si j’ai choisi Nicolas.

En regard de la liberté d’indifférence, se pose la liberté de conscience. Elle est fondée sur la vérité de ce que nous comprenons d’une part, et sur notre sincérité envers nous même. Il est étonnant de constater comme cette notion de vérité et de sincérité disparaît des langages publics que nous recevons, l’image la remplaçant. L’homme politique ou la marque de jean travaille l’un et l’autre sur leur image, mais ne prétende plus vraiment détenir la vérité. Il faut coller à son image, à son groupe social, sincèrement ou non, sans nécessité aucune d’un travail raisonnable. La cohérence des nos actes entre eux, l’adéquation de nos paroles avec eux sont en revanche des principes de vie qui disparaissent et qui nous plonge dans un nouvel obscurantisme. La liberté de conscience, c’est le libre travail de la pensée qui juge: son épouse, ses enfants, la société. C’est la possibilité de choisir entre le bon et le mal en permanence, dans le cadre d’une “sincérité biographique”, d’une histoire personnelle logique et cohérente.

L’idée est finalement simple: d’où êtes vous parti, et où êtes vous allés par l’entremise de quels choix ?

Si je choisis l’école privée pour mes enfants, ce n’est par analyse comparative avec l’école publique. Mais, dans le cadre de mise en conformité entre ce que je crois et ce que cet enseignement propose. Si je prétend à la fidélité dans le mariage, il me faudra tenir ce discours en actes (de paroles, de faits, de comportements…).

Seule la liberté de conscience peut être jugée; le dépravé commet des actes mauvais qu’il faut juger comme tels, mais sa personne reste respectable. On ne peut juger d’un acte de consommation. Simplement, la seule pratique de la liberté d’indifférence ne confère pas de valeur à l’individu. On peut feindre de choisir de ne pas choisir, mais on n’a pas d’autre solution pour grandir et se respecter que de se frotter à la liberté de conscience.

Reste à choisir ce qui est bon ou mauvais.

Telle est la responsabilité de chacun, qui permet d’être jugé et de juger, et sans laquelle nous ne serions pas hommes.

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