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Pensée verticale
13 juillet 2007

Les filles de Sarkozy III

Dans son long et  j'ai trouvé, assez brillant discours d'Epinal, le 12 juillet dernier, Nicolas  Sarkozy  résout la question de l'identité française par la  ... notion d'égalité.

Plus précisément, ayant considéré que la France n'est pas une Nation homogène (elle ne l'a jamais été, ni aujourd'hui ni hier), puis, rappelant qu'elle est marquée par une rapport millénaire et souvent conflictuel entre un Etat devenu central avec le temps et des provinces plus ou moins soumises,  il affirme que cette société  bien plus originale qu'on ne peut le supposer dès lors qu'on en fait partie, a trouvé une issue, un gage de progrès dans le principe  républicain d'Egalité ("en droit et en devoir", sic).

Peut-être voit-on désormais où je veux en venir avec mes filles de Sarkozy...

N'y a t il pas une forme d'escroquerie à vouloir promouvoir les idées concomitantes et bien sûr républicaines de liberté et d'égalité, quand on constate que le succès de ces deux notions aboutit à Neuilly-sur-Seine ?

Alors qu'on ne se méprenne pas: je ne fais pas là une critique facile du libéralisme économique de Sarkozy et de ses amis. Je n'ai rien contre Bolloré ou Bouygues. Le monde des affaires fait ce pour quoi il a été crée... En outre, et on le voit dans le discours d'Epinal, Sarkozy se place aussi dans la plus pure tradition française d'un étatisme fort, "d'un gouvernement qui gouverne" (De Gaulle).    
Simplement, s'est il converti au libéralisme, à moins, beaucoup plus probablement, que ce ne soit l'inverse.  Toujours est-il qu'avec lui, les institutions n'ont que peu de souci à se faire... Il sera un fervent gardien d'un pouvoir politique fort, tant il est persuadé que la France, a besoin d'être dirigée.

La critique du libéralisme est donc une forme de myopie. Peu importe ! L'enjeu est bien plus grave: il s'agit de comprendre que l'homme libéral est en phase avec la vision classique de la République. Que dès-lors, la question de l'égalité va véritablement être au centre de tous les débats à venir.

C'est l'égalité qui fait la France contemporaine: l'égalité devant la loi, devant le service public, devant l'impôt, devant l'assistance publique ou encore l'école. Oui mais voilà : Neuilly sur seine... Tout ça pour ça ? Pour ne finalement rien changer ?

Mais alors, quel échec !

Ce n'est pas à l'avènement du libéralisme que nous assistons: mais à l'enterrement de la République et de sa plus grande originalité : l'égalité.

D'une part parce que l'égalité juridique, l'égalité en droit, de la déclaration de droits de l'homme, qui contribue à créer l'espoir d'une égalité réelle future est défendue par un Etat en situation de faiblesse ou de déliquescence alarmante.

D'autre part, parce-que "Neuilly" apparaît comme l'image de la négation même de l'égalité réelle. Entre Neuilly et Bobigny, il y a bien plus que 10 km... Il y a comme un abîme. La méritocratie républicaine, les victorieux de la république sont aussi les pires privilégiés qui puissent se concevoir.

Je crois qu'il ne faudrait pas voir là l'image de capitalisme débridé, de la mondialisation en marche et de l'horreur économique.

Neuilly, c'est notre République, c'est uniquement ce qu'elle sait faire.  Car Neuilly  révèle bien le paradoxe originel,  de celle-ci: la contradiction  manifeste entre la liberté et l'égalité. L'inconciliabilité naturelle entre les deux projets....

Certes, dans un projet idéal, dans un monde parfait,  l'une devait modérer l'autre. Là était le cœur du projet depuis 1789...

Or, les évolutions économiques du  monde, la fragilité financière et aussi morale de l'Etat révèle tout le mensonge implicite qui est défendue dans la conception républicaine:  décréter la liberté (politique), mais simplement promettre l'égalité...    
Comme si l'égalité ne se décrétait pas elle-aussi !  Simple question de courage !

Sarkozy ment parce-qu'il est Républicain, et que, dès sa naissance la République a menti...

Il y a dès lors trois solutions:

- décréter l'égalité

- mettre la république en soin palliatif: gérer l'existant.

- Assumer les hiérarchies.

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